L'assurance vieillesse et survivants (AVS) est l'une des principales assurances sociales de Suisse et un pilier essentiel de la prévoyance vieillesse suisse. C'est une assurance obligatoire. L'AVS est destinée à couvrir les besoins vitaux nécessaires (besoins de subsistance de base) en cas de perte de revenus professionnels pour cause de vieillesse ou de décès. Selon la loi actuelle, l'âge de la retraite est de 65 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes.
Les prestations AVS dépendent du montant du dernier revenu et de la durée de la cotisation. L'AVS est financée selon le principe de la répartition. Cela signifie que les personnes en âge de travailler utilisent leurs cotisations pour financer les pensions actuelles des générations plus âgées.
Cependant, le nombre de retraité·e·s par rapport à celui des personnes actives ne cesse d'augmenter. La situation financière de l'AVS se détériore donc sensiblement. Aujourd'hui déjà, les recettes ne suffisent plus à couvrir les dépenses. Entre 2021 et 2030, le déficit cumulé devrait atteindre environ 43 milliards de francs.
Afin de remédier à ce déséquilibre entre les recettes et les dépenses de l’AVS, des mesures proposent notamment d'adapter l'âge de la retraite à l'allongement de l'espérance de vie afin que le financement de l’AVS puisse être stabilisé.
- Le système de retraites doit être adapté à l'allongement de l'espérance de vie et à la baisse du taux de natalité. Sans une augmentation de l'âge de la retraite, le risque est de se retrouver avec toujours moins de personnes actives et toujours plus de personnes bénéficiant des retraites.
- Depuis 2019, l'AVS affiche des résultats négatifs permanents. Il est plus logique d'ajuster l'âge de la retraite que de réduire les prestations ou d'augmenter les cotisations. Un relèvement progressif de l'âge de la retraite pourrait réduire considérablement l'impact sur celles et ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite.
- L’augmentation de l'âge de la retraite contredit les réalités actuelles du marché du travail. D'une part, de plus en plus de gens prennent déjà leur retraite tôt - sur les hommes de 64 ans, seulement la moitié travaillent encore aujourd'hui. D'autre part, les emplois supplémentaires nécessaires pour relever l'âge de la retraite ne sont pas du tout disponibles.
- Avec l'augmentation générale de l'âge de la retraite, de nombreux employé·e·s ne peuvent plus se permettre une retraite anticipée. Cela touche particulièrement les personnes exerçant des professions physiquement exigeantes et à faible revenu (p. ex. dans l'industrie et la construction).
- L'égalisation de l’âge de la retraite pour les femmes et les hommes implique également l'égalité des droits des deux sexes. Cependant, ces droits ne sont pas toujours présents dans la vie professionnelle. Une égalisation ne peut être envisagée qu'une fois que les derniers désavantages des femmes (absence d'égalité salariale, déduction pour coordination des fonds de pension) auront été éliminés.