L'assurance-vieillesse et survivants (AVS) fait partie des principales institutions sociales de la Suisse et constitue un pilier essentiel de la prévoyance vieillesse suisse. Il s'agit d'une assurance obligatoire. L'AVS doit permettre de couvrir les besoins (de base) en cas de perte du revenu du travail suite à la vieillesse ou au décès.
Les prestations de l'AVS dépendent du montant du revenu antérieur et de la durée de cotisation. L'AVS est financée selon le principe de la répartition. Cela signifie que les personnes en âge de travailler financent par leurs cotisations les rentes en cours des générations plus âgées. Or, le nombre de retraités est de plus en plus important par rapport à la population active. La situation financière de l'AVS se détériore donc à vue d'œil.
Pour remédier à ce déséquilibre entre les actifs et la génération des retraités et maintenir le niveau des prestations de l'AVS, il est proposé - entre autres mesures - d'adapter l'âge de la retraite à l'augmentation de l'espérance de vie. L'objectif est d'alléger la charge financière de l'AVS. Le 25 septembre 2022, les électeurs suisses ont accepté la réforme AVS 21, qui relève progressivement l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Celle-ci entrera vraisemblablement en vigueur le 1er janvier 2024.
Le système de retraite doit être adapté en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et de la baisse de la natalité. Si l'âge de la retraite n'est pas relevé, de moins en moins de personnes actives devront prendre en charge des retraités de plus en plus nombreux et vivant de plus en plus longtemps.
Sans mesures, le résultat de la répartition des actifs vers les retraités sera tôt ou tard déficitaire.
L'augmentation de l'âge de la retraite va à l'encontre des réalités du marché du travail. Aujourd'hui déjà, de plus en plus de personnes prennent une retraite anticipée. C’est le cas pour environ un tiers des personnes actives dans l'année précédant la retraite.
En cas de relèvement général de l'âge de la retraite, de nombreux travailleurs ne pourront plus se permettre de prendre une retraite anticipée. Cela concerne en particulier les personnes exerçant des professions physiquement pénibles et à faible revenu (par exemple dans le secteur de la construction).
Aujourd'hui déjà, il est difficile pour les personnes de plus de 60 ans de trouver un emploi. Cette situation pourrait s'aggraver avec le relèvement de l'âge de la retraite.