Les constructions d'utilité publique appliquent le principe du loyer basé sur les coûts et ne poursuivent pas de but lucratif. Ils jouent ainsi un rôle important, notamment pour l'approvisionnement en logements des groupes de population les plus précaires des raisons économiques ou sociales. En tant que mandat constitutionnel (art. 108 Cst.), l'encouragement de la construction de logements d'utilité publique est un objectif de la politique du logement de la Confédération.
Aujourd'hui, la Confédération encourage indirectement la construction de logements d'utilité publique par le biais du "Fonds de roulement" (FdR). Le FdR est un fonds de l'Association suisse des maîtres d'ouvrage d'utilité publique qui permet d'accorder des prêts à taux réduit aux coopératives d'habitation. Ce fonds a été renforcé en 2020 par un crédit-cadre de 250 millions de CHF pour 10 ans, afin de maintenir la part de marché des logements d'utilité publique. Par rapport à l'ensemble des logements, celle-ci est d'environ 5 %. Il existe toutefois de fortes variations entre les cantons.
D'autres propositions de mesures d'encouragement ne se sont pas imposées jusqu'à présent. Par exemple, en 2020, les électeurs ont voté contre l'initiative "Davantage de logements abordables", qui demandait notamment qu'au moins 10 % des nouveaux logements construits chaque année le soient par des maîtres d'ouvrage d'utilité publique.
En raison de la hausse des loyers dans les villes et les agglomérations, les familles, les personnes âgées et les jeunes ne trouvent plus de logements abordables. La Confédération n'utilise pas assez les mesures d'encouragement à la construction de logements abordables et doit s'engager davantage.
En encourageant la construction de logements d'utilité publique et de logements à loyer modéré, on éloigne à long terme le logement de la spéculation et de la pression du rendement.
La part de marché des logements d'utilité publique stagne au même niveau depuis 20 ans. Même le crédit fédéral de 2020 ne garantit que la part de marché existante et ne constitue pas une véritable amélioration de la situation.
La politique du logement est mieux placée au niveau des cantons et des communes, car ces derniers connaissent mieux la situation sur place.
La Confédération, elle, devrait s'orienter vers un approvisionnement en logements organisé selon les principes de l'économie de marché. Il faudrait renoncer à des mesures hostiles à l'économie, comme par exemple des quotas fixes pour les nouveaux logements d'utilité publique.